DOF2023

Forum sur l’Océan Numérique : co-développer un Jumeau Numérique de l’Océan européen impactant et inclusif

Les 14 et 15 juin 2023, la Commission européenne a accueilli le Digital Ocean Forum 2023 avec le soutien de Mercator Ocean International et de l’Institut maritime des Flandres (VLIZ) – les deux principaux partenaires qui dirigent le développement de l’infrastructure de base du Jumeau Numérique de l’Océan européen (EU DTO).

Cette deuxième édition annuelle du forum sur l’océan numérique a rassemblé plus de 200 experts, parties prenantes, chercheurs, décideurs politiques et citoyens intéressés pour discuter des progrès et façonner l’avenir de l’OTC de l’UE.

L’ODD de l’UE est un grand projet, mais les défis et les impératifs que nous essayons de relever avec lui sont encore plus grands. Il s’agit de l’océan, qui reste une énigme pour beaucoup d’entre nous, mais une chose dont nous sommes sûrs, c’est que l’état de l’océan et l’état de nos mers et de nos eaux ne sont pas bons, et plus nous nous penchons sur la question, plus la situation devient inquiétante [….notre océan reste un mystère pour nous, malgré les nombreuses recherches en cours, nous continuons à découvrir de nouvelles choses, de nouvelles espèces, les effets du changement climatique, les effets des activités humaines sur l’océan, nos eaux et les écosystèmes marins, et nous ne savons toujours pas exactement où ces effets nous mènent. C’est pourquoi nous nous sommes lancés dans de nombreux projets tels que la mission de l’UE « Restore our Oceans and Waters » (restaurer nos océans et nos eaux), qui comprend la création d’une base de connaissances d’une manière nouvelle et différente pour nous permettre d’agir, et c’est ainsi que l’EU DTO est devenu l’élément clé de cette mission » Directeur général adjoint Kestutis Sadauskas Direction générale « Affaires maritimes et pêche » (DG MARE)

Avant l’événement principal, le 14 juin, un atelier a réuni une soixantaine d’experts de plus de 50 projets de recherche et d’innovation financés par l’UE, qui ont échangé leurs points de vue sur le développement de l’ODD de l’UE, les services qu’il devrait fournir et la manière dont ils pourraient y contribuer.

L’événement principal a eu lieu le 15 juin et a permis de présenter les résultats de l’atelier et d’approfondir la vision des différentes parties prenantes de l’ODD. L’ODD sera construit par co-conception et co-création en fédérant la communauté européenne, en assurant l’interopérabilité de l’ODD avec d’autres programmes tels que Destination Earth (DestinE) et en assurant le co-développement de jumeaux numériques régionaux, locaux et spécifiques à des applications. Lors de la deuxième session, les intervenants ont exploré les possibilités pour l’ODD de l’UE de changer la donne et d’être utile au plus grand nombre possible de parties prenantes, en abordant différentes questions. Comment pourrait-elle relever des défis tels que les impacts actuels et futurs des activités humaines, du changement climatique et de la perte de biodiversité sur les environnements marins et côtiers ? Comment l’ODD pourrait-il contribuer à l’élaboration de politiques et à la prise de décisions en faveur d’une économie bleue plus durable dans des secteurs tels que la pêche, l’aquaculture et les énergies renouvelables en mer ? Quelles sont les considérations éthiques et sociétales à prendre en compte pour instaurer la confiance, la transparence et l’inclusion, et convaincre les gens que l’ODD est là pour améliorer nos interactions avec l’océan, pas seulement d’un point de vue économique, mais pour améliorer réellement la vie des gens tout en protégeant les environnements marins ?

Une offre de DTO basée sur la co-création et au service des acteurs de l’océan

Alain Arnaud, directeur de Digital Ocean chez Mercator Ocean International (MOi), a présenté les éléments constitutifs de l’OTD de l’UE et son offre potentielle ambitieuse. La construction du DTO est bien avancée, son architecture numérique – lac de données et moteur de traitement – étant développée dans le cadre du projet de recherche EDITO-Infra dirigé par le MOi et VLIZ. S’appuyant sur le Copernicus Marine Service et l’EMODnet, ainsi que sur le calcul haute performance et les services en nuage européens, EDITO-Infra fédérera et connectera toutes les ressources européennes en matière d’observation, de surveillance et de données des océans. Parallèlement, cet effort est soutenu par plusieurs autres projets tels que EDITO-Model Lab (développement de la suite de modèles DTO &, environnement et outils de simulation), Iliad (applications pilotes DTO), Mission Lighthouses (applications pour les mers européennes), et bien d’autres encore. En bref, EDITO-infra créera un écosystème numérique dynamique facilitant le développement de l’ODD de l’UE, en hébergeant le déploiement de multiples applications de jumeaux numériques sectoriels et locaux.

L’offre de DTO est triple. Le service de base permettra aux utilisateurs d’explorer les données dans le temps et dans l’espace, de la côte à l’océan ouvert, de la physique océanique, de la biologie, de la chimie à la glace de mer, de l’écologie et de la biodiversité, de la surface au fond de la mer. La seconde consistera à créer quelque chose avec les données et les outils disponibles, tels que la prévision et l’évaluation de l’impact des scénarios climatiques et des activités humaines, afin d’éclairer les décisions sur différents sujets, du routage des navires à la création d’aires marines protégées (AMP), en passant par les stratégies de réduction de la pollution marine. La troisième possibilité est de participer à la cocréation et à l’évolution du DTO en apportant et en intégrant vos propres données, outils et services sur la plateforme.

Bien que le DTO favorise la compréhension scientifique de l’océan, l’objectif est qu’en rassemblant de multiples sources de données, de modèles et d’autres outils au sein d’une plateforme ouverte et accessible, le DTO soit également utile à « la société dans son ensemble, aux décideurs politiques, aux acteurs de l’économie bleue et aux citoyens du monde entier ». « 

Il ne s’agit pas seulement de données, d’écologie, de systèmes et de modèles… ; il s’agit en fait de comprendre que nous faisons partie de cette conscience planétaire. Nous avons besoin de connaissances et nous avons besoin de connaissances organisées, validées, fiables, exploitées, appliquées, testées et pilotées de manière à ce que les gens comprennent soudainement le lien , qu’ils comprennent pourquoi nous avons besoin d’en savoir plus sur l’océan et comment ces connaissances peuvent nous aider à faire face à ce que nous apprenons sur l’océan et, en fait, à construire un meilleur avenir. La science doit donner de l’espoir aux gens, elle doit donner confiance aux décideurs politiques, elle doit donner de l’espace à l’innovation et elle doit donner du répit à la nature » – John Bell, directeur « Planète saine » de la Commission européenne, Direction générale de la recherche et de l’innovation (DG RTD)

Prochaines étapes

La Commission européenne s’est fermement engagée à construire l’infrastructure de base et à faire en sorte que le prototype soit prêt d’ici 2024, et Mercator Ocean International travaille d’arrache-pied avec ses partenaires pour concrétiser cette vision. Une fois la plateforme centrale DTO construite et déployée, elle sera d’abord ouverte aux utilisateurs bêta de différents projets européens connexes (EDITO Model Lab, Iliad, Blue Cloud 2026, Mission Lighthouses, entre autres), puis progressivement ouverte à d’autres projets ciblés avant d’être accessible à tous.

Le prochain forum de l’océan numérique aura lieu en juin 2024 et promet de présenter des avancées significatives dans la plateforme centrale DTO, y compris un démonstrateur pour donner un exemple concret d’une application réelle.

Liens utiles :