Les océanographes de Mercator Ocean International (MOi) examinent les vagues de chaleur marine à travers l’océan mondial. Ils analysent une variété d’ensembles de données allant des observations (cartes satellitaires de la température de surface de la mer) aux analyses de modèles numériques (assimilant les observations satellitaires et in situ) et dérivent des prévisions de vagues de chaleur marine pour une période de 7 jours
Prévisions pour le 10 août

Zone Europe
Pour le10 août, Mercator Ocean International (MOi) prévoit une augmentation de l’intensité des vagues de chaleur marine dans le bassin méditerranéen occidental, passant de la catégorie modérée à la catégorie forte, ainsi que dans la partie occidentale du bassin méditerranéen oriental, qui se trouve désormais majoritairement en catégorie forte. Dans la partie orientale du bassin méditerranéen oriental, l’intensité de la vague de chaleur marine diminue et se situe maintenant dans les catégories modérées. Dans la mer de Norvège, les vagues de chaleur marine s’intensifient, passant de la catégorie modérée à la catégorie forte et sévère, voire extrême localement. Une vague de chaleur marine de catégorie modérée est présente dans le golfe de Gascogne.
Océan mondial
Océan Atlantique
Océan Atlantique Nord – Le MOi prévoit que la vague de chaleur marine dans le milieu de l’Atlantique Nord diminue en intensité, passant des catégories forte à modérée.
Océan Atlantique Tropical Nord – Dans l’Atlantique Nord tropical, la vague de chaleur marine s’intensifie légèrement avec le développement de catégories fortes et localement sévères. Dans le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes, l’intensité de la vague de chaleur marine augmente fortement, passant de modérée à forte, sévère et extrême.
Sud de l’océan Atlantique tropical – Dans le sud de l’Atlantique tropical, la zone de vague de chaleur marine diminue, avec des catégories modérées et seulement quelques catégories fortes persistant le long de la côte brésilienne.
Océan Austral
La vague de chaleur marine dans l’océan Austral, au large de la côte sud-africaine (entre 30°W et 30°E) continue à diminuer en extension spatiale.
Océan Pacifique
Océan Pacifique Tropical – Dans le Pacifique tropical, la vague de chaleur marine diminue d’intensité sur la partie ouest, avec des catégories modérées et fortes qui subsistent. Du côté est, la quasi-totalité de la vague de chaleur marine disparaît.
Océan Pacifique Nord – Dans le Pacifique Nord, entre les côtes du Japon et environ 180°W, la vague de chaleur marine diminue d’intensité. Une vague de chaleur marine de catégorie forte se développe au sud du Japon et en mer de Chine orientale. Entre les côtes du Canada et vers 180°W, l’étendue de la vague de chaleur marine augmente, et elle s’intensifie avec de fortes catégories.
Mers d’Asie du Sud-Est – Les vagues de chaleur marine dans les mers d’Asie du Sud-Est sont globalement stables, mais des catégories modérées se développent dans la mer de Chine méridionale.
Pacifique Sud, à l’est de la Nouvelle-Zélande – La vague de chaleur marine reste stable.
Océan Indien
Dans l’océan Indien, Mercator Ocean prévoit que l’intensité de la canicule marine diminue au centre du bassin, avec moins de catégories fortes.
Anomalies hebdomadaires de température

| Océan Atlantique | Nord 2°C à 3°C | Tropicale Nord 1°C à 2°C | Sud Tropical 0°C à 2°C | |
| Océan Austral | 0°C à 2°C | |||
| Océan Pacifique | Nord 1°C à 3°C | Tropicale 0°C à 1°C | Sud 1°C à 2,5°C | Mers d’Asie du Sud-Est 0.de 5°C à 1°C |
| Océan Indien | 0.5°C à 2°C |
Consultez notre Bulletin physique mondial quotidien pour une prévision à 9 jours ici.
Qu’est-ce qu’une vague de chaleur marine ?
Les vagues de chaleur marine sont des hausses extrêmes de la température des océans pendant une période prolongée. Ils peuvent se produire à différents endroits de l’océan, et leur ampleur et leur fréquence ont augmenté au cours des deux dernières décennies, avec des effets néfastes sur les écosystèmes et les activités humaines. Selon le dernier rapport publié par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC AR6 SYR), on estime avec un degré de confiance élevé qu’à court terme, avec un réchauffement climatique de 1,5 °C, la fréquence croissante des vagues de chaleur marine augmentera les risques de perte de biodiversité dans les océans, notamment en raison d’événements de mortalité massive
Comment les vagues de chaleur marine sont-elles calculées ?
Une vague de chaleur marine est un épisode de chaleur au cours duquel la température est nettement supérieure à un certain seuil pendant au moins 5 jours consécutifs.

Figure adaptée de Hobday et al. (2018)
Le seuil saisonnier est défini sur une base journalière en fonction d’une période climatique suffisamment longue (dans ce cas 1993-2016). Ainsi, pour un lieu et un jour donnés, connaissant toutes les températures de surface observées au cours des 30 dernières années, une situation de canicule est définie comme une situation où la température mesurée se situe à moins de 10% des valeurs maximales observées (c’est-à-dire au-dessus du 90ème quantile, voir schéma), pendant au moins 5 jours consécutifs.
Les principales caractéristiques des vagues de chaleur sont leur durée et leur intensité. L’intensité pour un jour donné correspond à la valeur en degrés au-dessus du 90e quantile (flèche bleue), qui peut être calculée soit comme l’intensité cumulée tout au long de la vague de chaleur, soit comme l’intensité maximale.
Les vagues de chaleur sont classées en fonction de leur écart par rapport à la température moyenne ou anomalie (flèche verte) : un écart de plus de 2 fois la différence entre le 90e quantile et la moyenne correspond à une vague de chaleur de la catégorie forte ; un écart de plus de 3 fois correspond à une vague de chaleur de la catégorie sévère ; et un écart de plus de 4 fois correspond à une vague de chaleur de la catégorie extrême.
Analyse des ensembles de données : SST OSTIA (Copernicus Marine Service), OISST (NOAA), GLO12 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), PSY4 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), et prévisions GLO12 et PSY4.
IPCC AR6 SYR chapitre 4.3 https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/downloads/report/IPCC_AR6_SYR_LongerReport.pdf