Les océanographes de Mercator Ocean International (MOi) examinent les vagues de chaleur marine à travers l’océan mondial. Ils analysent une variété d’ensembles de données allant des observations (cartes satellitaires de la température de surface de la mer) aux analyses de modèles numériques (assimilant les observations satellitaires et in situ) et en déduisent des prévisions pour une période de 7 jours
Évaluation pour le 5 mars
Catégories de vagues de chaleur marine

Océan Atlantique Nord (zone Europe)
Sur la façade atlantique, la vague de chaleur marine présente depuis plusieurs mois le long de la façade nord-est de l’Atlantique, continue de diminuer en intensité et en étendue, avec une majorité d’événements dans les catégories modérée et forte.
Mer Méditerranée
Sur l’ensemble du bassin méditerranéen, la vague de chaleur marine diminue en intensité et en surface, la grande majorité des catégories modérées, et localement fortes, étant observées.
Océan Atlantique Nord Tropical
Mer des Caraïbes et Golfe du Mexique – L’intensité de la vague de chaleur marine est toujours présente, avec une augmentation des catégories sévères.
Equateur – La vague de chaleur marine devient plus intense, avec une augmentation de la surface des catégories sévère et extrême dans le centre et l’ouest du bassin.
Atlantique Sud Tropical Tropical
Dans le sud de l’Atlantique tropical, la vague de chaleur marine s’intensifie, avec un développement plus prononcé des catégories sévères à l’ouest du bassin.
La vague de chaleur marine dans l’Océan Austral au large de l’Afrique du Sud (entre 30°W et 30°E) reste globalement stable.
Pacifique tropical Tropical
La vague de chaleur marine liée aux conditions d’El Niño reste stable, avec principalement des catégories modérées et localement des catégories fortes.
Pacifique Sud, à l’est de la Nouvelle-Zélande – La vague de chaleur marine s’intensifie avec l’augmentation de la surface des catégories fortes.
Océan Indien
Dans l’océan Indien, les vagues de chaleur marine restent globalement modérées.
Anomalies hebdomadaires de température
OcéanAtlantique Nord-Est – 0,5°C à 1,5°C
Mer Méditerranée – 0,5°C à 1,5°C
OcéanAtlantique Nord tropical – 1°C à 2°C (au large de l’équateur) – 1.5 °C à 2,5 °C)
Océan Atlantique Sud Tropical – 1°C à 3°C
OcéanPacifique tropical – 1°C à 2,5°C
OcéanPacifique Sud – 1,5 °C à 3 °C
Océan Indien – 0.5°C à 2°C
Prévisions pour le 12 mars

Zone Europe
OcéanAtlantique Nord – Pour le 12 mars, le système de prévision Mercator Ocean International (MOi) prévoit que la canicule marine continuera à diminuer d’intensité le long de la façade Atlantique Nord-Est, avec une prédominance des catégories modérées.
Mer Méditerranée – La vague de chaleur marine diminuera en étendue et en intensité sur l’ensemble du bassin, la majorité du bassin passant en catégories modérées. Des catégories fortes subsisteront toutefois localement dans l’ouest.
Océan mondial
Atlantique Tropical Nord – Pour le 12 mars, le MOi prévoit que la vague de chaleur marine dans l’Atlantique Tropical Nord s’intensifiera dans la partie ouest près des Antilles, avec un développement prononcé des catégories sévères et localement fortes dans cette région.
Equateur – La vague de chaleur marine diminuera légèrement en intensité et atteindra les catégories forte et sévère.
Sud de l’Atlantique tropical – La surface de la vague de chaleur marine restera stable.
Dans l’Océan Austral au sud-ouest de l’Afrique du Sud (entre 30°W et 30°E), la vague de chaleur marine restera stable.
Pacifique tropical – La vague de chaleur marine liée aux conditions El Niño restera globalement stable.
Pacifique tropical sud – La vague de chaleur marine à l’est de la Nouvelle-Zélande dans le Pacifique Sud augmentera en étendue mais diminuera en intensité.
Océan Indien – Les vagues de chaleur marine disparaîtront dans la partie orientale de la région, mais s’étendront dans la partie occidentale au nord de Madagascar et au large de la Corne de l’Afrique, dans les catégories modérée et forte.
Que sont les vagues de chaleur marine ?
Les vagues de chaleur marine (VTM) sont des hausses extrêmes de la température de l’océan pendant une période prolongée. Elles peuvent se produire à différents endroits de l’océan, et leur ampleur et leur fréquence ont augmenté au cours des deux dernières décennies, avec des conséquences néfastes sur les écosystèmes et les activités humaines. Selon le dernier rapport publié par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC AR6 SYR), on estime avec un degré de confiance élevé qu’à court terme, avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C, la fréquence croissante des vagues de chaleur marine augmentera les risques de perte de biodiversité dans les océans, notamment en raison d’épisodes de mortalité massive.
Comment sont calculées les vagues de chaleur marine ?
Une vague de chaleur marine est un épisode de chaleur au cours duquel la température est significativement supérieure à un certain seuil pendant au moins 5 jours consécutifs.

Figure adaptée de Hobday et al. (2018)
Le seuil variable selon les saisons est défini quotidiennement en fonction d’une période climatique suffisamment longue (en l’occurrence 1993-2016). Ainsi, pour un lieu et un jour donné, connaissant l’ensemble des températures de surface observées sur les 30 dernières années, une situation de canicule est définie comme une situation où la température mesurée est comprise dans les 10 % des valeurs maximales observées (c’est-à-dire au-dessus du 90e quantile, voir schéma), pendant au moins 5 jours consécutifs.
Les principales caractéristiques des canicules sont leur durée et leur intensité. L’intensité pour un jour donné correspond à la valeur en degrés au-dessus du 90e quantile (flèche bleue), qui peut être calculée soit comme l’intensité cumulée tout au long de l’épisode de canicule, soit comme l’intensité maximale.
Les vagues de chaleur sont classées en fonction de leur écart par rapport à la température moyenne ou anomalie (flèche verte) : un écart de plus de 2 fois la différence entre le 90e quantile et la moyenne correspond à une vague de chaleur de la catégorie forte ; un écart de plus de 3 fois correspond à une vague de chaleur de la catégorie sévère ; et un écart de plus de 4 fois correspond à une vague de chaleur de la catégorie extrême.
Analyse des ensembles de données : SST OSTIA (Copernicus Marine Service), OISST (NOAA), GLO12 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), PSY4 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), et prévisions GLO12 et PSY4.
IPCC AR6 SYR chapter 4.3 https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/downloads/report/IPCC_AR6_SYR_LongerReport.pdf