Bulletin de canicule marine – 9 janvier 2024

Les océanographes de Mercator Ocean International (MOi) examinent les vagues de chaleur marine à travers l’océan mondial. Ils analysent une variété d’ensembles de données allant des analyses d’observation (cartes de température de surface de la mer par satellite) aux analyses de modèles (assimilation des observations par satellite et in situ) et aux prévisions de modèles. ¹

Bilan pour le 9 janvier

Catégories de vagues de chaleur marine

  • Atlantique Nord (zone Europe) Les vagues de chaleur marine se poursuivent sur toute la façade maritime de l’Atlantique Nord, avec des intensités localement modérées à fortes.
  • Méditerranée – La situation reste stable sur l’ensemble du bassin. L’étendue de la vague de chaleur marine est stable, avec des niveaux modérés à forts et localement extrêmes près des côtes, principalement dans l’est de la Méditerranée.
  • Atlantique tropical nord – la vague de chaleur marine reste stable avec des catégories modérées à fortes. Dans les Caraïbes, la vague de chaleur reste forte.
  • Atlantique équatorial sud et Atlantique tropical sud – la vague de chaleur marine est toujours présente avec des niveaux principalement forts.
  • Pacifique tropical – la situation reste stable avec des niveaux principalement modérés et localement forts dans l’ouest en raison d’el Niño.
  • Océan Indien (ouest) – la vague de chaleur marine reste stable avec de fortes intensités au nord de Madagascar.
  • Mers d’Asie du Sud-Est – la vague de chaleur marine reste stable avec des catégories modérées.
Figure 1 : Carte des catégories de vagues de chaleur marine dans l’océan mondial pour le 9 janvier 2024. Analyse GLO12. Source : Mercator Ocean International : Mercator Ocean International

Anomalies hebdomadaires de température

  • Atlantique Nord (zone Europe) – 1,5 à 2,5°C
  • Méditerranée – 1, 5 à 3°C
  • Atlantique Tropical Nord – 1° à 1,5° C
  • Atlantique Tropical Sud – 1 à 1,5° C
  • Pacifique Tropical- 1, 5 à 2.5°C et 3°C (à l’est du bassin)
  • Océan Indien (ouest) – 2 à 3°C (au nord de Madagascar)
  • Mers d’Asie du Sud-Est –  1 à 2°C

Prévisions pour le 16 janvier

Figure 2 : Anomalies hebdomadaires de température de surface de l’océan mondial, pour la semaine du 10 au 16 janvier, 2024. Analyse GLO12. Source : Mercator Ocean International : Mercator Ocean International.

Zone Europe

  • Pour le 16 janvier, le système de prévision Mercator Ocean International (MOi) prévoit que la canicule marine restera présente sur toute la façade nord-atlantique de la France, de l’Espagne et du Portugal, avec des catégories généralement modérées pouvant atteindre localement des niveaux variés.
  • La situation se détend légèrement sur l’est du bassin méditerranéen. L’étendue de la vague de chaleur marine est stable, avec des catégories allant de modérées à fortes.

Global Ocean

  • Pour le 16 janvier, le MOi prévoit le maintien de la vague de chaleur marine dans l’ Atlantique Nord Tropical avec des catégories modérées à fortes. Dans le sud de l’Atlantique équatorial et le sud de l’Atlantique tropical, la vague de chaleur marine est toujours présente malgré la baisse d’intensité.
  • Dans le Pacifique tropical, la situation est toujours présente avec des catégories majoritairement modérées et localement fortes à sévères dans l’ouest. La situation s’intensifie à l’est du bassin, avec des catégories localement fortes.
  • La vague de chaleur marine dans l’océan Indien est toujours présente, avec une diminution de l’intensité au nord de Madagascar et une augmentation au milieu du bassin indien vers 30°S.
  • Dans la partie nord des mers d’Asie du Sud-Est , la vague de chaleur marine reste stable avec des catégories modérées à fortes.

Que sont les vagues de chaleur marine ?

Les vagues de chaleur marine (VTM) sont des augmentations extrêmes de la température de l’océan pendant une période de temps prolongée. Elles peuvent se produire à différents endroits de l’océan, et leur ampleur et leur fréquence ont augmenté au cours des deux dernières décennies, ce qui a eu des effets néfastes sur les écosystèmes et les activités humaines. Selon le dernier rapport publié par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC AR6 SYR), on estime avec un degré de confiance élevé qu’à court terme, avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C, la fréquence croissante des vagues de chaleur marine augmentera les risques de perte de biodiversité dans les océans, notamment en raison d’événements de mortalitémassive2

Comment sont calculées les vagues de chaleur marine ?

Une vague de chaleur marine est un épisode de chaleur au cours duquel la température est significativement supérieure à un certain seuil pendant au moins 5 jours consécutifs.

Figure 4 : Adaptée de Hobday et al. (2018)

Le seuil  variable selon les saisons est défini quotidiennement en fonction d’une période climatique suffisamment longue (en l’occurrence 1993-2016). Ainsi, pour un lieu et un jour donné, connaissant l’ensemble des températures de surface observées sur les 30 dernières années, une situation de canicule est définie comme une situation où la température mesurée est comprise dans les 10 % des valeurs maximales observées (c’est-à-dire au-dessus du 90e quantile, voir schéma), pendant au moins 5 jours consécutifs.

Les principales caractéristiques des canicules sont leur durée et leur intensité. L’intensité pour un jour donné correspond à la valeur en degrés au-dessus du 90e quantile (flèche bleue), qui peut être calculée soit comme l’intensité cumulée tout au long de l’épisode de canicule, soit comme l’intensité maximale.

Les vagues de chaleur sont classées en fonction de leur écart par rapport à la température moyenne ou anomalie (flèche verte) : un écart de plus de 2 fois la différence entre le 90e quantile et la moyenne correspond à une vague de chaleur de la catégorie forte ; un écart de plus de 3 fois correspond à une vague de chaleur de la catégorie sévère ; et un écart de plus de 4 fois correspond à une vague de chaleur de la catégorie extrême.


¹Analyse des ensembles de données : Analyse des observations de la température de surface de la mer OSTIA (Copernicus Marine Service), analyse des observations de la température de surface de la mer OISST (NOAA), modèle GLO12 (Copernicus Marine Service, Mercator Ocean International)

² IPCC AR6 SYR 4.3 https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/downloads/report/IPCC_AR6_SYR_LongerReport.pdf

SURVEY

Help us improve our content! Answer a quick survey about this bulletin here.

NOTES

Datasets and products: Global Ocean Physics Analysis and Forecast (sea surface temperature) E.U. Copernicus Marine Service/ Mercator Ocean International. https://doi.org/10.48670/moi-00016