le 19 septembre 2025 a marqué une étape historique pour la conservation des océans dans le monde. L’accord sur la diversité biologique marine des zones situées au-delà de la juridiction nationale (accord BBNJ), communément appelé traité sur la haute mer, a officiellement atteint le seuil de 60 ratifications lors de la semaine de haut niveau des Nations unies, déclenchant son entrée en vigueur le 17 janvier 2026. Ce résultat historique fait suite à près de deux décennies de négociations et représente une étape décisive dans la sauvegarde de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale, qui représentent près des deux tiers des océans de la planète.

Qu’est-ce que l’accord BBNJ ?
Les zones situées au-delà de la juridiction nationale couvrent près des deux tiers de l’océan et abritent des ressources marines et une biodiversité d’une grande richesse, qui procurent à l’humanité des avantages vitaux sur les plans écologique, économique, social, culturel, scientifique et de la sécurité alimentaire. Toutefois, ces zones sont soumises à des pressions croissantes en raison des menaces liées à la pollution (y compris le bruit sous-marin), à la surexploitation, au changement climatique et à l’appauvrissement de la biodiversité.
L’accord BBNJ est un traité international juridiquement contraignant adopté dans le cadre de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS) qui vise à assurer la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine en haute mer.
Le traité s’articule autour de quatre piliers principaux :
- Ressources génétiques marines (RGM)
Le traité établit des mécanismes pour le partage juste et équitable des bénéfices dérivés des ressources génétiques marines, y compris l’accès aux échantillons, aux données et à la propriété intellectuelle.
- Outils de gestion par zone (ABMT)
Cela comprend la création d’ aires marines protégées (AMP) en haute mer, une mesure essentielle pour atteindre l’objectif du cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal de protéger 30 % des océans d’ici à 2030.
- Évaluations de l’impact sur l’environnement (EIE)
Le traité prévoit des EIE pour les activités menées dans les eaux internationales, afin de garantir que des projets économiques tels que l’exploitation minière en eaux profondes et la pêche non réglementée ne nuisent pas aux écosystèmes marins fragiles.
- Renforcement des capacités et transfert des technologies marines
Reconnaissant le besoin d’équité et d’inclusion, l’accord prévoit un soutien solide aux pays en développement par le biais d’initiatives de renforcement des capacités et de transfert des technologies marines.
Un jour important pour la protection des océans
Le 19 septembre 2025, le Maroc et la Sierra Leone sont devenus les 60e et 61e pays à ratifier le traité, franchissant ainsi le seuil requis pour son entrée en vigueur. Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a salué cette avancée comme une « réalisation historique pour l’océan et le multilatéralisme », soulignant que le traité est une bouée de sauvetage pour l’océan et l’humanité. Le traité entrera en vigueur au début de l’année 2026, 120 jours après la 60e ratification.
L’Union européenne, l’un des principaux moteurs de la BBNJ High Ambition Coalition, a engagé 40 millions d’euros dans le cadre de son programme mondial pour les océans afin de soutenir la mise en œuvre de cette initiative, en particulier dans les pays en développement.
Contribuer à l’effort mondial en faveur de l’océan par la science et les données
Chez Mercator Ocean International, nous saluons la ratification de l’accord BBNJ comme un moment charnière pour la gouvernance des océans.
Notre organisation s’engage à :
- Fournir des données océaniques de pointe, des outils de surveillance et de modélisation
Essentiel pour suivre l’évolution de la biodiversité, soutenir la désignation des zones marines protégées et éclairer les évaluations d’impact sur l’environnement. - Soutenir le renforcement des capacités et le partage des technologies marines
Nous travaillons avec des partenaires mondiaux dans un esprit de partage des capacités, en veillant à ce que tous les pays puissent accéder aux connaissances et aux outils nécessaires, les échanger et les développer conjointement afin de bénéficier équitablement des progrès réalisés dans le domaine de la prévision océanique. - Collaborer au niveau mondial pour une mise en œuvre efficace
En travaillant avec les gouvernements, les instituts de recherche et la société civile, nous voulons contribuer au succès du traité et à sa viabilité à long terme.
Pierre Bahurel, directeur général de Mercator Ocean International, a déclaré :
« La ratification du traité de la haute mer est une étape historique pour la protection de l’océan, avec la coopération et la science en son cœur. Chez Mercator Ocean, nous passons à l’échelle supérieure, de la physique des océans à l’ensemble des écosystèmes marins, en embrassant une vision plus large de l’Océan grâce aux observations, aux modèles, à l’IA, à l’innovation numérique et aux partenariats. Cette démarche s’inscrit dans notre volonté de soutenir les initiatives mondiales en faveur de la durabilité des océans, telles que les objectifs du traité. »
Stefano Ciavatta, responsable du service des écosystèmes marins chez Mercator Ocean International, a ajouté :
« Les écosystèmes marins sont vitaux pour la santé de la planète et le bien-être de l’homme. Grâce à des capacités avancées de modélisation et de surveillance des océans, nous pouvons fournir les informations nécessaires pour protéger la biodiversité dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale et pour soutenir à la fois la création et la surveillance d’aires marines protégées efficaces. »