Mercator Ocean International a apporté sa contribution dans le rapport sur l’état du climat mondial 2024 de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), récemment publié. Ce rapport complet révèle que 2024 a dépassé 2023 en tant qu’année la plus chaude jamais enregistrée, soulignant les défis continus posés par le changement climatique.
Karina von Schuckmann, océanographe et conseillère principale de Mercator Ocean sur les sciences de l’océan pour la politique, a coécrit deux chapitres du rapport, en se concentrant sur le contenu thermique de l’océan et les niveaux de pH de l’eau.
Von Schuckmann a souligné l’importance de ces résultats, en déclarant : » Notre analyse montre que l’océan a continué à se réchauffer et à s’acidifier en 2024. Bien que cela soit préoccupant, nous sommes heureux de pouvoir contribuer à informer les décideurs politiques grâce à ces données fiables. Nous continuons à renforcer nos services chez Mercator Ocean pour soutenir les communautés côtières. »
Ocean Heat Content
Les principales conclusions sont les suivantes :
- En 2024, le contenu thermique des océans a atteint le niveau le plus élevé des 65 années d’observation, dépassant le précédent record établi en 2023.
- Chacune des huit dernières années a établi un nouveau record pour le contenu thermique des océans.
- Le taux de réchauffement des océans au cours des deux dernières décennies (2005-2024) est plus de deux fois supérieur à celui observé au cours de la période 1960-2005.
Le réchauffement observé des océans montre que la Terre est en déséquilibre énergétique. Environ 90 % de l’énergie excédentaire réchauffe l’océan, ce qui indique un changement climatique. Les températures des océans, mesurées de la surface jusqu’à 2000 m par les navires et les bouées Argo, montrent un net réchauffement. Ce réchauffement est irréversible à l’échelle du siècle et se poursuivra, même avec de faibles émissions. Les conséquences sont notamment la dégradation des écosystèmes marins, la perte de biodiversité, la réduction des puits de carbone, l’intensification des tempêtes et l’élévation du niveau de la mer due à la perte de glace.
Niveaux de pH de l’océan
Les principales conclusions sont les suivantes :
- L’acidification de la surface de l’océan s’est poursuivie au cours des 39 dernières années, comme en témoigne la diminution constante du pH moyen de la surface de l’océan à l’échelle mondiale.
- Au niveau régional, l’acidification de l’océan ne s’accentue pas de manière homogène. Les diminutions les plus intenses du pH de surface régional sont observées dans l’océan Indien, l’océan Austral, l’océan Pacifique équatorial oriental, le Pacifique tropical septentrional et certaines régions de l’océan Atlantique.
Environ un quart des émissions de CO2 provenant des activités humaines au cours de la période 2014-2023 ont été absorbées par l’océan, provoquant une baisse du pH connue sous le nom d’acidification des océans. Bien qu’elle reste légèrement alcaline, la baisse continue du pH affecte la vie marine, entraînant un stress respiratoire et une tolérance thermique réduite. L’acidification a des répercussions sur l’habitat, la biodiversité, les services écosystémiques et la production alimentaire issue de la conchyliculture et de la pêche.
Autres conclusions importantes du rapport global
Le rapport de l’OMM montre que les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone ont atteint des niveaux sans précédent, les plus élevés de ces 800 000 dernières années. L’année 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec des températures supérieures d’environ 1,55 °C à la moyenne préindustrielle de 1850-1900. Chacune des dix dernières années a été la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial. En outre, les huit dernières années ont établi consécutivement de nouveaux records pour le contenu thermique des océans. L’étendue des glaces de l’Antarctique a connu ses trois niveaux les plus bas au cours des trois dernières années, coïncidant avec la plus grande perte de masse glaciaire jamais enregistrée sur trois ans. En outre, le taux d’élévation du niveau de la mer a doublé depuis le début des mesures par satellite.
Mercator Ocean et l’OMM
Mercator Ocean collabore étroitement avec l’OMM pour fournir des données et une expertise océanographiques essentielles, contribuant ainsi aux rapports mondiaux sur le climat et soutenant des politiques fondées sur des données probantes.
L’organisation reste déterminée à faire progresser la science du climat et à fournir des données essentielles pour soutenir les efforts mondiaux dans la lutte contre le changement climatique. Par ses contributions au rapport de l’OMM, elle continue d’apporter aux décideurs les connaissances nécessaires pour prendre des décisions éclairées pour l’avenir de notre planète.