Mercator Ocean International
1-1

Rapport sur l’état du climat en Europe 2022 : OMM et Copernicus Climate Change Service, avec la contribution de Mercator Ocean

L’état du climat en Europe 2022 Rapport sur l’état du climat en Europe 2022 a été publié aujourd’hui,et est la deuxième édition de cette série annuelle. Cette publication conjointe de l’Organisation météorologique mondiale ( OMM) et du Service Copernicus sur le changement climatique de l’Union européenne résume l’état du climat et les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes et à fort impact en 2022 pour le domaine de l’Association régionale pour l’Europe OMM RA VI (Europe), dans le contexte de la variabilité du climat à long terme et du changement climatique. Mercator Ocean International a apporté sa contribution à l’analyse de la température de surface de la mer, du contenu thermique des océans et des vagues de chaleur marines, à l’aide des données et des indicateurs de Copernicus Marine Service.  

Source : État du climat en Europe 2022, couverture du rapport

Conclusions du rapport sur l’océan

Pour ce rapport centré sur l’Europe, l’OMM définit le champ d’analyse, la région VI, qui comprend plusieurs grands bassins océaniques, sous-régions et grands lacs : le secteur atlantique oriental de l’Arctique, la mer du Nord, la mer Baltique, la mer Méditerranée et la mer Noire, ainsi qu’une partie de la mer Caspienne. Ces zones ont une influence significative sur le climat et les conditions météorologiques de la région et sont fortement affectées par les changements climatiques mondiaux et régionaux. Une grande partie du texte ci-dessous est tirée directement du rapport.

Réchauffement des océans et élévation du niveau de la mer

Source : État du climat en Europe 2022

  • En 2022, les températures de surface de la mer dans la zone de l’Atlantique Nord de la région Europe de l’OMM ont été les plus chaudes jamais enregistrées et de grandes parties des mers de la région ont été touchées par des vagues de chaleur marine fortes, voire sévères et extrêmes.
  • Les taux régionaux de réchauffement des océans de surface, en particulier dans l’est de la mer Méditerranée, la mer Baltique et la mer Noire, ainsi que dans le sud de l’Arctique, étaient plus de trois fois supérieurs à la moyenne mondiale.

Légende : (a) Tendances de la TSM (°C par décennie) sur la période 1982-2022. (b) Séries temporelles moyennes par zone des anomalies de la TSM (°C) par rapport à la période de référence 1982-2022 pour les zones indiquées au point 7(a) : 1) Atlantique Nord ; 2) mer Baltique ; 3) mer Noire ; et 4) mer Méditerranée. La zone de l’OMM pour l’Europe est indiquée par une ligne noire. Figure : État du climat en Europe 2022. Source : Mercator Ocean International/Copernicus Marine Service. Dérivé du produit de télédétection pour 1982-2021 (voir https://doi.org/10.48670/moi-00168), et pour 2022 (voir https://doi.org/10.48670/moi-00165), téléchargé du Copernicus Marine ServiceLégende : (a) Anomalies régionales du contenu thermique de l’océan (profondeur 0-700 m) pour 2022 (par rapport à la climatologie 2005-2022). La zone de l’OMM pour l’Europe est indiquée par une ligne noire. Les zones blanches indiquent les régions où l’océan est moins profond que 300 m, qui ont été exclues de cette analyse en raison des limites de la densité des mesures océaniques. (b) Anomalies annuelles du contenu thermique de l’océan sur la période 1993-2022 (par rapport à la climatologie 2005-2022). Figure : État du climat en Europe 2022. Source : Mercator Ocean International/Copernicus Marine Service, à partir d’un produit d’observation distribué par le Copernicus Marine Service(https://doi.org/10.48670/moi-00052)Légende : Evolution du niveau de la mer (mm/an) à partir de l’altimétrie satellitaire de janvier 1993 à juin 2022. Les données n’ont pas été ajustées pour l’ajustement isostatique glaciaire ni pour la dérive instrumentale de TOPEX-A. La ligne rouge indique la région VI de l’OMM – Europe. Figure : État du climat en Europe 2022. Source : Indicateur de surveillance des océans du Copernicus Marine Service, basé sur le produit C3S du niveau de la mer.

  • Les variations du niveau moyen de la mer résultent à la fois de l’expansion thermique de l’océan en réponse au réchauffement et de la perte de masse des nappes glaciaires et des glaciers.
  • Depuis 1993, le niveau moyen de la mer a augmenté en moyenne de 3,4 ± 0,3 mm/an.
  • Au niveau régional, les tendances absolues du niveau de la mer observées par satellite présentent des variations spatiales, avec des tendances comprises entre 2 et 4 mm/an dans la plupart des mers européennes.
Vagues de chaleur marines

Une vague de chaleur marine désigne une période prolongée de températures océaniques anormalement élevées dans une région spécifique. Dans le contexte du réchauffement climatique induit par l’homme, la fréquence, la durée et l’intensité des vagues de chaleur marine augmentent considérablement. Ils représentent un risque important pour les écosystèmes vitaux, notamment les récifs coralliens et les herbiers marins, ainsi que pour les populations humaines et les économies.Légende : Carte montrant (a) la catégorie de vague de chaleur marine la plus élevée (pour les définitions, voir la sous-section « Vagues de chaleur et de froid marines » dans la section « Ensembles de données et méthodes ») pour chaque pixel en 2022 et (b) la durée maximale des vagues de chaleur marine au cours de l’année 2022. Figure : État du climat en Europe 2022.  Source : Mercator Ocean International, France. Dérivé du produit de télédétection https://doi.org/10.48670/moi-00168 pour 1982-2021, et https://doi.org/10.48670/moi-00165 pour 2022, téléchargé du Copernicus Marine Service.

  • En 2022, de grandes parties de la région ont été touchées par des vagues de chaleur marine fortes, voire sévères et extrêmes. Certaines périodes de vagues de chaleur marine ont duré environ 4 à 5 mois, comme en Méditerranée occidentale, dans la Manche, dans le sud de l’Arctique et dans le nord de la mer de Barents et de la mer de Kara
  • En mer Méditerranée, les anomalies de température de surface de la mer pour l’été 2022 (juin-août) ont atteint localement des valeurs de +4,6 °C, dépassant les valeurs de l’été 2003, qui constituait le précédent record.
  • Parmi les autres zones touchées par des vagues de chaleur marine sévères à extrêmes d’une durée d’environ 1 à 2 mois figurent la Méditerranée occidentale, la mer de Barents et la mer de Kara, le sud-ouest de la mer Baltique, la mer du Nord et de grandes parties de l’océan Atlantique Nord (y compris au sud-ouest de l’Irlande et dans la région du golfe de Gascogne).
Glace de mer

Pour ce rapport, le secteur arctique européen est défini comme la zone océanique comprise entre 44°W-50°E, 63°-85°N (à l’exclusion de la mer Baltique).

  • À son minimum annuel en septembre, l’étendue moyenne mensuelle du secteur arctique européen était inférieure de 6 % à la moyenne, soit la quatorzième valeur la plus faible des relevés satellitaires de la période 1979-2022. Elle est ensuite restée constamment inférieure à la moyenne à partir d’octobre. Septembre 2022 contraste fortement avec septembre 2021, lorsque la glace de mer dans le secteur européen de l’Arctique a atteint son étendue la plus faible jamais enregistrée, soit 40 % de moins que la moyenne.
  • L’étendue de la glace de mer dans la mer Baltique est souvent caractérisée par son maximum hivernal. Au cours de l’hiver 2021/2022, un maximum d’environ 93 000km2 a été atteint au début du mois de février, ce qui a fait de cette saison un « faible hiver glaciaire ». Il s’agit de la dixième étendue maximale la plus faible au cours des quatre dernières décennies et de la cinquante-cinquième la plus faible sur l’ensemble des données recueillies depuis plus de 300 ans.

Contribution de Mercator Ocean International

Mercator Ocean International a apporté son expertise sur le réchauffement des océans, la température de surface des mers et les vagues de chaleur marine. Karina von Schuckmann, océanographe à Mercator Ocean International, avec l’aide de son équipe, a dirigé cette contribution. Elle a également dirigé les contributions du MOi au dernier rapport de l ‘OMM sur l’état du climat mondial 2022. Mme Von Schuckmann est mondialement reconnue pour ses travaux sur la surveillance du climat océanique et a été l’un des principaux auteurs du 6e rapport d’évaluation du groupe de travail 1 du GIEC (AR6) (chapitre 2) ainsi que du rapport spécial du GIEC (AR6) sur l’océan et la cryosphère dans un climat en évolution (chapitre 1). Plus récemment, elle a dirigé la participation du MOi à une initiative de scientifiques de premier plan (qui ont contribué au rapport du groupe de travail 1 du GIEC sur le changement climatique) dans le développement de une plateforme de données et de sciences ouvertes  – Indicators of Global Climate Change. L’ état du climat en Europe 2022 s’appuie sur l’expertise du MOi ainsi que sur les données et indicateurs océaniques du Copernicus Marine Service, mis en œuvre par le MOi.  En tant que service apparenté au Copernicus Climate Change Service, divers indicateurs et ensembles de données sur les océans sont produits en collaboration avec le Copernicus Marine Service, y compris l’indicateur mondial de surveillance du niveau de la mer.

À propos du rapport sur l’état du climat en Europe 2022

Le rapport utilise les systèmes d’observation du climat et rassemble des contributions précieuses des membres, tout en répondant à leurs besoins en matière de surveillance du climat, de changement climatique et de services climatiques. Les données et informations les plus récentes sur les incidences, les risques et les politiques émanant des agences des Nations unies et des partenaires de l’Union européenne (UE) complètent la vue d’ensemble de la science physique. Le présent rapport tient également compte des conclusions scientifiquement solides du récent sixième rapport d’évaluation et du rapport de synthèse du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ainsi que du rapport Copernicus sur l’état du climat en Europe en 2022. L’Europe est la région qui se réchauffe le plus rapidement parmi les six régions définies par l’OMM et, en 2022, de nombreux pays d’Europe occidentale et du sud-ouest ont connu l’année la plus chaude de leur histoire. L’été a été le plus chaud jamais enregistré : les températures élevées ont exacerbé les conditions de sécheresse sévère et généralisée, alimenté de violents incendies de forêt qui ont entraîné la deuxième plus grande superficie brûlée jamais enregistrée, et conduit à des milliers de surmortalités liées à la chaleur: 19 juin 2023 de 14h00 à 16h00 (heure normale irlandaise) à l’hôtel de ville de Dublin, Dame St, Dublin, Irlande et en ligne via Zoom dans le cadre de la 6ème Conférence européenne sur l’adaptation au changement climatique 2023 (ECCA2023).

Liens importants