Mercator Océan Bulletin : Vagues de chaleur marine au 16 Avril 2024

Les océanographes de Mercator Ocean International (MOi) examinent les vagues de chaleur marine à travers l’océan mondial. Ils analysent une variété d’ensembles de données allant des analyses d’observation (cartes de température de surface de la mer par satellite) aux analyses de modèles (assimilant les observations par satellite et in situ) et aux prévisions de modèles.[1]

Bilan pour le 16 Avril

Catégories de vagues de chaleur marine

Figure 1 :  Carte des catégories de canicules marines pour le 16 Avril 2024 pour l’ensemble de l’océan mondial. Analyse GLO12. Source : Mercator Ocean International 

Zone Europe

Mer Mediterranée

La quasi-totalité du bassin occidental est touché par une canicule marine d’intensité modérée à forte. Dans le bassin oriental, l’intensité de la canicule marine augmente, avec majoritairement des catégories fortes et sévères, ainsi que localement des catégories extrêmes.  

Zone Globale

Océan Atlantique

Atlantique Nord – Sur la façade Atlantique Nord-Africaine, des côtes marocaines jusqu’au détroit de Gibraltar, la canicule marine gagne en superficie et en intensité, avec des catégories modérées et fortes et localement sévères. 

Atlantique Tropical Nord – Dans l’Atlantique Tropical Nord et en mer des Caraïbes, l’intensité de la canicule marine diminue pour passer majoritairement en catégories modérées et fortes. Sauf près des côtes Africaines où l’intensité de la canicule marine augmente. 

Atlantique Tropical Sud – Au niveau de l’équateur et dans Atlantique Tropical Sud, la canicule marine reste stable, avec toujours des catégories allant de modérées à extrêmes. 

Océan Austral

La canicule marine présente dans l’océan Austral au large de l’Afrique du Sud (entre 30°W et 30°E) augmente en intensité pour passer en catégorie majoritairement forte et localement sévère.  

Océan Pacifique

Pacifique Tropical – Dans le Pacifique Tropical, la canicule marine liée aux conditions El Niño diminue légèrement en intensité au centre du bassin. À L’ouest du bassin, au sud de la Papouasie Nouvelle-Guinée, la canicule marine diminue en intensité pour passer en catégorie modérée. Au nord de la Papouasie Nouvelle-Guinée, la canicule marine augmente en superficie mais reste avec des catégories modérées et fortes. 

Pacifique Sud, à l’Est de la Nouvelle Zélande – La canicule marine reste globalement stable.

Mers d’Asie du Sud-Est

La canicule marine présente de la mer d’Arafura jusqu’en mer de Chine méridionale reste globalement stable, avec des catégories modérées à fortes. Entre la Chine et Taiwan, une canicule marine se développe d’intensité modérée à forte. 

Océan Indien

Dans la mer d’Arabie, la canicule marine reste globalement stable. Dans le golfe du Bengale, la canicule marine augmente en intensité, des catégories fortes recouvrent tout le nord du golfe. 

Anomalies hebdomadaires de température

Figure 2  : Carte d’anomalie hebdomadaire de température de surface pour la semaine du 16 Avril au 23 Avril 2024. Prévision GLO12. Source : Mercator Ocean International 

Mer Méditerranée 0.5°C et 2.5°C.  

Atlantique Nord – 0.5°C et 2°C. 

Atlantique Tropical Nord 0.5°C et 1.5°C. 

Atlantique Tropical Sud 1°C et 2°C.  

Océan Austral 1°C et 3°C.  

Pacifique Tropical 0.5°C et 1°C.  

Mers d’Asie du Sud-Est 0.5°C et 1°C.  

Pacifique Sud 2°C et 3°C.  

Ocean Indien 0.5°C et 2°C.  

Prévisions pour le 23 Avril

 Figure 3  :  Carte des catégories de canicules marines pour la prévision du 23 Avril 2024 pour l’ensemble de l’océan mondial. Prévision GLO12. Source : Mercator Ocean International 

Zone Europe

Mer Mediterranée

Pour le 23 avril, Mercator Océan International (MOI) prévoit que la canicule marine disparaît totalement dans le bassin occidental. Dans le bassin oriental la canicule marine diminue fortement en intensité et en superficie, passant de catégorie fortes et sévères à des catégories modérées et localement fortes.   

Zone Globale

Océan Atlantique

Atlantique Nord – Mercator Océan International (MOI) prévoit que la canicule marine présente sur la façade Atlantique Nord-Africaine au large des côtes marocaines diminue légèrement en intensité mais augmente en superficie. 

Atlantique Tropical Nord – MOI prévoit que la canicule marine présente dans l’Atlantique Tropical Nord et en mer des Caraïbes reste stable. A l’équateur, la superficie des catégories fortes augmente mais les catégories extrêmes disparaissent.

Atlantique Tropical Sud – La canicule marine reste stable. 

Océan Austral

La canicule marine présente dans l’océan Austral au large de l’Afrique du Sud (entre 30°W et 30°E) reste stable.  

Océan Pacifique

Pacifique Tropical – Dans le Pacifique Tropical, la canicule marine liée aux conditions El Niño augmente en intensité à l’ouest du bassin jusqu’à la Papouasie Nouvelle-Guinée. 

Pacifique Sud, à l’Est de la Nouvelle Zélande – La canicule marine reste globalement stable.

Mers d’Asie du Sud-Est
 

Dans les mers d’Asie du Sud-Est, la canicule marine augmente en intensité pour passer majoritairement en catégorie forte.

Océan Indien

Dans l’océan Indien, la canicule marine dans la mer d’Arabie reste stable. Dans le golfe du Bengale, la canicule marine diminue en intensité.  


Qu’est-ce qu’une vague de chaleur marine ?

Les vagues de chaleur marine sont des hausses extrêmes de la température de l’océan pendant une période prolongée. Elles peuvent se produire à différents endroits de l’océan, et leur ampleur et leur fréquence ont augmenté au cours des deux dernières décennies, ce qui a eu des effets néfastes sur les écosystèmes et les activités humaines. Selon le dernier rapport publié par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC AR6 SYR), on estime avec un degré de confiance élevé qu’à court terme, avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C, la fréquence croissante des vagues de chaleur marine augmentera les risques de perte de biodiversité dans les océans, notamment en raison d’événements de mortalité massive.[2]

Comment sont calculées les vagues de chaleur marine ? 

Une vague de chaleur marine est un épisode de chaleur durant lequel la température est nettement supérieure à la normale pendant un minimum de 5 jours consécutifs. 

Figure adaptée de Hobday et al. (2018)

La normale est définie journalièrement selon une période climatique suffisamment longue (ici 1993-2016). Ainsi, Pour un endroit et un jour donné, connaissant toutes les températures de surface observées sur les 30 dernières années, on qualifie une situation de vague de chaleur lorsque la température mesurée est comprise dans les 10% des valeurs maximales observées (c’est à dire au-dessus du 90ème quantile, voir schéma), et cela au moins 5 jours de suite.     

Les caractéristiques principales des vagues de chaleur sont sa durée et son intensité. L’intensité pour un jour donné correspond à la valeur en degré au-dessus du 90ème quantile (flèche bleue), nous pouvons soit calculer l’intensité cumulée pendant tout l’évènement de chaleur, ou relever l’intensité maximale.

Les vagues de chaleur sont catégorisées à partir de leur écart à la température moyenne ou anomalie (flèche verte) : un écart supérieur à 2 fois l’écart entre le 90ème quantile et la moyenne correspond à une vague de chaleur de catégorie forte ; un écart supérieur à 3 fois, de catégorie sévère ; et un écart supérieur à 4 fois de catégorie extrême.  


[1] Analyse des cartes d’analyse de SST OSTIA (Copernicus Marine Service), OISST (NOAA), GLO12 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), PSY4 (Copernicus Marine Service / Mercator Ocean International), et de prévision GLO12 et PSY4

[2] IPCC AR6 SYR chapter 4.3 https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/downloads/report/IPCC_AR6_SYR_LongerReport.pdf

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